QUI EXAGÈRE LE PAPE OU LA LAÏCITÉ ?

« La France exagère la laïcité…une femme musulmane doit pouvoir porter le voile », tels sont les propos que vient de tenir le pape.

Sur Europe 1, parmi les auditeurs, certains se sont exprimés en disant : « la religion fait légitimement partie de la société ». D’autres ont déclaré : « comment peut-on exagérer la laïcité ?».

La laïcité est pour moi une sorte d’engagement moral, une sorte de constitution, réglant les comportements des citoyens entre eux, tout particulièrement vis-à-vis de leurs comportements religieux. Une sorte de garde-fou face aux extrémismes et à l’intolérance.

Historiquement, les religions nous ont prouvé, presque systématiquement, leur tendance à l’intolérance, à l’extrémisme, au fanatisme, du fait même de la partie dogmatique de leurs croyances.

La chrétienté a fait sa crise d’adolescence, il y a quelques centaines d’années, avec la période de l’inquisition, qui a vu nos pays européens, dont la France, brûler sur le bûcher de l’inquisition religieuse tous ceux qui ne croyaient pas en Dieu, selon les dogmes chrétiens.

Les chrétiens ont donc déjà fait leur crise de djihadisme, bien avant l’islam.

Le pape et les chrétiens devraient au moins faire repentance car ils ont fait souffrir des millions d’êtres humains et commis de très nombreux crimes abominables au nom de Jésus.

Aujourd’hui, ce sont les musulmans qui font cette crise dogmatique du djihadisme.

La religion chrétienne devrait être très reconnaissante aux laïcs d’avoir su maintenir en France une paix sociale sur le plan religieux.

Les laïcs n’ont pas de leçon à recevoir de ceux qui, par leurs croyances, leurs dogmes, leur sectarisme, leurs préjugés, leur intolérance, ont commis beaucoup d’excès et de crimes.

La laïcité est conçue pour être un rempart devant l’inconscience, la stupidité de ceux qui, sous prétexte d’avoir une croyance religieuse, veulent l’imposer au plus grand nombre. Le prosélytisme est un fléau dont il faut se prémunir.

Chacun est libre de croire en un Dieu et de pratiquer une religion. Moi-même je crois en un créateur, en une source divine d’une intelligence et d’une conscience infinies, créatrice de toutes choses.

Je prie, je communique avec la source divine créatrice, sans pour autant faire partie d’une religion. Je ne cherche à imposer ni mes croyances, ni mon style de vie, ni ma manière de manger, ni ma manière de m’habiller et de vivre en général.

Le problème de la laïcité, c’est qu’elle a toujours été appliquée de diverses manières. Certains laïcs considèrent que l’état laïc doit avoir un regard sur l’enseignement privé religieux ; d’autres laïcs sont dans une sorte de compromission, voire de complicité avec les religions.

Ces conflits internes entre les laïcs constituent une brèche, donc une faiblesse, dont se servent certains mouvements religieux sectaires et extrémistes.

Il serait souhaitable que les laïcs se concentrent sur l’essentiel : contenir, maitriser toute attitude, tout comportement caractéristique d’exigences dogmatiques, se manifestant par un exhibitionnisme religieux.

Donc, tout comportement, tout habillement caractérisant une religion en particulier se doit d’être interdit dans le domaine public (le travail, l’école, l’université, la rue, les lieux publics…). Le port du voile, malheureusement, est utilisé par certains comme un moyen de prosélytisme, de faire connaitre sa religion, voire même de la considérer comme supérieure aux autres religions. C’est donc une attitude qui, la plupart du temps, est vécue comme une provocation.

Il en est de même pour la manière de manger en public. Cette manière ne doit pas contraindre les autres dans le domaine public des cantines. Les anciennes religions de France, catholiques, protestants, juifs, bouddhistes, hindouistes etc. ne se sont jamais permis de compliquer la vie commune par une alimentation dogmatique spécifique.

Depuis quelques dizaines d’années, par laxisme, par veulerie, par idéologie absurde, les laïcs ont accepté des comportements de la part des religieux, qui nuisent à la paix sociale. Comportements qui, par leur aspect provocateur, exacerbent les rejets, le racisme, l’allergie, qui résident potentiellement, qu’on le veuille ou non, en chaque être humain.

Faire l’autruche et se contenter de traiter de racistes, de fascistes, de christianophobes ou d’islamophobes, tous ceux qui sont gênés dans leurs habitudes, est le meilleur moyen de ne pas prendre en compte le besoin de respect de tout citoyen. Il serait d’ailleurs aussi souhaitable qu’une formation à la conscience soit enseignée dans toutes les écoles et sur l’ensemble du territoire. Cet enseignement à la conscience permettra à chaque être humain de vivre spontanément et avant tout dans le respect de l’autre. C’est ce que je développe dans mon livre « POUR UN MONDE OU IL FERA BON VIVRE – Appel aux hommes et aux femmes de bonne volonté ».