Les limites du respect, les limites de la liberté. Ne pas forcer…
Question d’un lecteur
«Vous conseillez à vos lecteurs de ne pas forcer. Il y a 2 jours de cela, mon épouse m’a demandé de lui acheter un livre. Je lui ai acheté le livre mais je considère qu’elle m’a forcé.»
Réponse de Philippe Morando
Le problème qui se pose, pour la plupart d’entre nous, est de savoir, à partir de quand quelqu’un nous force, et à partir de quand nous forçons les autres.
Nous voyons bien que l’on touche, là encore, au problème de la liberté d’expression. Problème central.
Lorsque vous demandez quelque chose, vous vous exprimez.
Le problème va consister à savoir, comment vous devez vous exprimer, pour respecter l’autre, pour ne pas forcer l’autre, pour ne pas empiéter sur la liberté de l’autre.
Si vous demandez poliment et gentiment, vous ne forcez pas l’autre, puisque vous laissez à l’autre la liberté de refuser.
Si vous vous sentez forcé malgré tout, c’est que vous avez rendu service, vous avez répondu à la demande de l’autre à contrecœur.
Vous n’aviez pas envie de rendre service et vous l’avez fait malgré tout.
Vous vous êtes donc forcé vous-mêmes.
L’autre n’a rien à voir avec cela.
Nous voyons, à travers cet exemple tout simple, que bien souvent, nous pouvons nous sentir forcés, alors que l’autre n’avait aucune intention, de ne pas nous respecter et de nous forcer.
C’est comme cela que débutent bien souvent les conflits et les guerres.
Pour éviter l’escalade des vengeances, des conflits et des guerres, il y a toujours une règle absolue : ne pas nuire, ne pas détruire, ne pas agresser, ne pas envahir l’autre, ne pas chercher à avoir le dessus sur l’autre.
Si vous n’êtes pas arrivé à un accord avec l’autre, laissez à la justice de votre pays faire le nécessaire pour résoudre le différend.
Si la justice n’intervient pas, cherchez toujours à communiquer, à vous expliquer, à négocier et à trouver un juste milieu.